l'église Saint-Jacut (1881). Il s'agit d'un édifice de style gothique construit en 1881 par l'architecte Perrin (ou Périn). Elle est bâtie à l’emplacement de l’ancienne Eglise paroissiale devenue trop petite et entourée du cimetière.
Le choeur était à l’est et le clocher au milieu, et l'ancienne église était orientée à l’opposé de celle d’aujourd’hui. Avant la construction une souscription est ouverte dans la paroisse qui rapporte 50.000 francs. Monsieur Périn accepte de faire gratuitement les plans. Les habitants fourniront le bois et feront les charrois. Les travaux seront rondement menés du printemps 1878 au 21 juin 1881 par M. Thébaud recteur de Saint-Jacut. L'édifice est de style gothique, les pierres sont prises à la carrière de la Fouaye. Le montant du devis est de 81.000 francs plus 3.000 journées de bonne volonté. Le chemin de croix, à personnages sculptés, est de février 1882. Les travaux du clocher commencent le 15 janvier 1904 et le 10 novembre de la même année, on posait la flèche et le coq : l’architecte est M. Périn et le constructeur Auguste Richier de Redon ; son prix est de 30.915 francs. Les quatre cloches sortent de l’atelier Connille de Villedieu les Poêles, elles pèsent ensemble 2.946 kgs, leurs prix est de 8.843 francs. La première sonnerie des nouvelles cloches eut lieu le samedi soir 31 décembre 1904. Une horloge publique est installée sur le clocher en mars 1955, son prix est de 1.350 francs. En l’année 1958 des réparations sont effectuées : charpente, toiture, gouttières, revêtement extérieur des murs. Les cloches sont électrifiées et l’éclairage se fait au néon. En 1993 et 1994, entretien du clocher. En 2005 et 2006, des fissures se font et sont de plus en plus apparentes : les piliers sont consolidés et le rejointoiement refait. En juin 2007, l'église est réouverture au public (E. le Breton) ;
Nota 1 : L'église paroissiale de Saint-Jacut (aujourd'hui Saint-Jacut-les-Pins), qui vient de disparaître, était sans intérêt. La fenêtre du fond du choeur était ogivale et les seigneurs de Calléon, comme prééminenciers, et ceux du Plessis en Peillac, avaient le droit d'y avoir leurs armes. La chapelle du nord était aux seigneurs de Bodéan, celle du sud aux seigneurs de Calléon. La nouvelle église, bâtie soue l'impulsion de M. Thébaud, recteur, et sous la direction de M. Perrin, architecte, est de style ogival, et a la forme d'une croix latine. Elle a été bénite par Mgr Bécel, le 28 juin 1881. Les chapelles de la paroisse sont : — 1° Saint-Laurent, au bourg. — 2° Notre-Dame, au Pont d'Arz, de style ogival. —3° Sainte-Marie-Madeleine, à la Graë. — 4° Saint-Barnabé, vers l'est. Il y avait aussi autrefois des chapelles privées à Calléon, Brandicoet, Rédillac et Bodéan. Les chapellenies étaient : — 1° Celle de Bodéan, desservie dans la chapelle du manoir. — 2° Celle de Rédillac, fondée par les seigneurs du lieu. — 3° Celle de Brandicoet, fondée aussi par les seigneurs de l'endroit. — 4° Celle de Saint-Jean-Baptiste, ou du Bézi. — 5° Celle d'Olivier Rivière, fondée en 1610 à l'autel de Notre-Dame. — 6° Celle de Julien Richard. — 7° Celle de François Tual. — 8° Celle de Mre Pierre Le Ponte. — 9° Celle de Guillemette Duval, à l'autel de N.-D. chaque vendredi. — 10° Celle de Panhéleux. — 11° Celle de la Grée. Le recteur, à la nomination directe du pape ou de l'évêque, levait la dîme sur toute la paroisse, et avait la jouissance de plusieurs champs annexés au presbytère. En 1757, son revenu net était évalué à 630 livres. Saint-Jacut (aujourd'hui Saint-Jacut-les-Pins) était de la seigneurie et du territoire de Rieux et relevait de la sénéchaussée de Ploërmel. En 1790, il fut érigé en commune, du district de Rochefort et du canton d'Allaire. Son recteur, Jean Baron, refusa le serment en 1791, fut détenu à la citadelle du Port-Louis et se déporta en Espagne. Bientôt les terres du presbytère et la dotation des chapellenies furent vendues nationalement et acquises par le même individu. Saint-Jacut (aujourd'hui Saint-Jacut-les-Pins) passa dans l'arrondissement de Vannes en 1800, fut maintenu dans le canton d'Allaire en 1801, et retrouva son ancien recteur en 1802. C'est dans cette paroisse qu'une pieuse fille, Angélique Le Sourd (née à Saint-Jacut en 1767), a fondé, en 1816, une communauté (la congrégation des sœurs du Sacré-Cœur-de-Jésus, connue aussi sous le nom de sœurs de Saint-Jacut) pour instruire les enfants et visiter les malades. Cet établissement autorisé par l'évêque, fut reconnu par le gouvernement, en 1827, comme maison isolée, et en 1854 comme maison-mère, avec supérieure générale et faculté de fonder des succursales. Depuis lors, la congrégation des Soeurs de Saint-Jacut a pris de l'extension : en 1891, elle compte environ 130 membres et tient 31 écoles dans le diocèse de Vannes. Elle a construit une belle chapelle à Saint-Jacut et y entretient un aumônier (J-M. Le Mené).
Nota 2 : Le cimetière était autrefois au milieu du bourg, autour de l’ancienne église, son déplacement est décidé le 27 avril 1862 par le Conseil de Fabrique et le 13 juillet 1862 par le Conseil municipal. Ce sera à l’est du bourg dans une parcelle de 21 ares à laquelle s’ajoute une parcelle de 11 ares 50 offerte par Jacques Marquier (frère Gérazime). Cette propriété est dénommée « vieux cimetière » dans laquelle s’élève un calvaire et une chapelle dédiée à Saint Laurent. Le coût de ce nouveau cimetière est de 2.000 francs. Début 1866 les inhumations se font au cimetière Saint Laurent ainsi que le transfert des restes de corps – mais où sont les restes d'Angélique Le Sourd (ou Lesourd) ? : sa tombe devait se trouver soit à l’emplacement de la sacristie actuelle nord ou à la place du monument aux morts. En 1892, un terrain de 100 m2, situé au nord de la Chapelle Saint Laurent est réservé gratuitement pour l’inhumation des soeurs sans être clos. En 1936 (juillet), les soeurs sont inhumées dans leur cimetière, à l’est de leur propriété. En 1950, les restes des soeurs du cimetière Saint Laurent sont transférés au cimetière conventionnel. En 1998, extension du cimetière. Le mur Sud est rabaissé et un columbarium est ajouté. En 2012, le mur rue Saint-Laurent est entièrement refait à l’identique (E. Le Breton).
Nota 3 : La fête Dieu, célébrée traditionnellement au mois de juin, était la plus grande fête religieuse de l’année. Celle qui demandait le plus de préparation, avec ses reposoirs (autels) pour recevoir le Saint Sacrement pendant la procession. Cette procession partait de l’église et se dirigeait vers la communauté des soeurs où se tenait un 1er reposoir, descendait ensuite au calvaire du cimetière pour un arrêt au 2ème reposoir et, se poursuivait par le côté sud de l’église pour remonter au 3ème reposoir qui se trouvait devant l’actuelle mairie. Les reposoirs étaient organisés et préparés par les habitants du bourg : hommes, femmes et les enfants des écoles chargés de la cueillette des fleurs. Les reposoirs, objets de toutes les attentions des femmes, se devaient d’être d’une grande réussite. Il arrivait parfois qu’un désaccord survienne, il était vite dissipé et oublié par une ambiance joyeuse, voire mémorable, acquise pendant toutes ces heures de travail en commun. La chaussée était embellie d’un chemin de sciure de bois, bordée de large (roseaux) et ornée de rosaces en sciure colorée, de marc de café — oeuvres des artistes d’un jour. Un encadrement de draps et de petits arbustes terminait le décor. Les années 1970 ont vu la fin de cette fête religieuse avec tout ce décor. Les Rogations se célébraient les lundi, mardi et mercredi avant l’ascension. Tous les matins vers 6 h 30 le prêtre et les choristes partent en procession vers une chapelle – tout au long du parcours les paroissiens se joignent à eux et récitent des formules en latin, ceci a pour but d’attirer les bénédictions divines sur les biens de la terre, donc de favoriser un temps bénéfique pour la terre et les récoltes. Il faut donc assister à ces cérémonies pour avoir un temps de plus favorable possible. A l’arrivée, une messe est dite dans la chapelle. Après bénédiction des participants, chacun repart à ses occupations. « S’il ne fait pas beau aux rogations il ne fait pas beau pour la fenaison ». « Telles rogations, telles fenaisons dit un dicton ». C’est Saint Mamert, évêque du Dauphiné qui participa à l’institution des rogations vers l’an 470, suite à l’apparition de plusieurs calamités. En Bretagne, c’est Saint Servais qui répandit cette ferveur. Ces pratiques s’arrêtent entre 1960 et 1965. Saint Mamert et Saint Servais font partie des trois saints que l’on appelle « Saint de glace » et fêtés les 11, 12 et 13 mai (ils ne sont plus sur le calendrier). Le 3ème étant Saint Pancrace. Les neuvaines consistaient à se réunir à l’église ou dans une chapelle à neuf personnes, pendant neuf jours pour réciter un chapelet afin d’obtenir la guérison d’une personne gravement malade (E. Le Breton).